jeudi 27 mars 2008

Make-up sur substance

Il y a une vingtaine d'année, l'arrivée du Net fit trembler le Minitel. Le développement rapide du Web et surtout le fait qu'il véhicule des contenus plus en phase avec le temps, en particulier la couleur, mis à mal le Minitel. Alors, pour faire passer ce défaut, le PDG de France Telecom convoqua la presse pour annoncer une révolution: le Minitel en couleur. On saute de joie! enfin, le génial système français, rentable, faisait sa révolution et devenait un concurrent redoutable!
Le rideau se lève et.... le Minitel est en couleur, en effet, mais pas les infos sur l'écran.
Effet make up...

Forme, fond, substance.... On ne cache pas une substance par la forme, dixit Aristote.

La (nouvelle) première dame est élégante, belle, calme, bien habillée... Vive la première dame... mais que je sache la première dame est la première dame mais ce qui nous intéresse c'est le premier homme, le président.

On nous crie à la réussite parce que le banquet c'est bien passé, très bien. Mais que fait-on du millier de soldat que l'on envoie en Afghanistan sans même une consultation nationale, sans même une décision parlementaire.

La politique n'est pas qu'une question de forme. C'est mieux quand c'est beau mais c'est pas suffisant. Ce n'est pas une question de fond. Le fond c'est bon pour donner du goût au court bouillon. La politique c'est une question de substance, de consistance, c'est un discours construit, une vision, une direction et surtout tirer le meilleur d'un groupe et pour cela il faut écouter, comprendre et, en même temps, guider.

Or si maintenant le premier homme marcher derrière sa première dame, alors il est encore mon leader qu'il ne l'était.

Make up, l'effet Carla... c'est bon pour la picture press, pas pour la politique...

jeudi 20 mars 2008

[Question sur le scénario] Notes sur le temps

[Question sur le scénario] Notes sur le temps

Question de la linéarité du temps et par conséquent de son ontologie.

Mais poser la question non pas sous cet angle mais sous celui de sa fonction (en particulier dans le scénario et le cinéma): le temps comme espace d’interprétation.

Poser la question du futur non pas en terme de détermination mais en terme de construction de “ce qui va arriver” comme possibilité à partir ces éléments dont on dispose (passé + présent) au moment de dresser ces possibles (présent).

Constituer ainsi une combinatoire de signification comme autant de liens (au sens HTLM) qui permettre d’atteindre un contenu possible pour une interprétation. Cette combinatoire est très générale lorsqu’elle reste universelle (l’ensemble des interprétations possibles) et délimite des sous-ensembles lorsqu’elle est particulière (choix d’une interprétation possible) et ce de manière rétroactive dans le passé (exclu certains contenus accessibles comme moins pertinents que d’autres). Tout cela dépend évidemment du contenu cognitif de l’agent (spectateur, lecteur) et lui demande de trancher, choisir une interprétation (ou non d’ailleurs, il a le droit de suspendre son jugement et d’attendre passivement la suite).

lundi 17 mars 2008

Voter ou crier dans le vide.

Difficile de faire dans l'initiatique, je veux dire dans le roman initiatique, ou pour les plus ambitieux parce que c'est plus difficile, dans la fable. Difficile parce que tirer une conclusion, une morale, c'est dur. Et quand je dis dur, je ne veux pas dire qu'on plisse un peu les yeux comme ça, qu'on tord la bouche comme ça et qu'on soupire un peu avant d'aller voir la solution à la fin du journal. Non. Dur de dur, parce que la solution n'est pas écrite. La vie quoi.

Prenez une situation quelconque, prenez deux personnes quelconques, mettez-les dans la situation initiale, attendez un moment, ressortez, égouttez et écoutez, vous aurez deux versions différentes. Pour relever un peu, assaisonner et pimenter, donnez leurs un intérêt quelconque dans l'histoire. Elles vont se chamailler et prétendre toutes les deux qu'elles sont la meilleure et l'autre la plus stupide...
Soir d'élection en France.

Celui qui pensait que la situation politique hexagonale pathétique c'est trompé. Elle est pire encore. Non pas que je ne sois pas satisfait du résultat, d'un, non, de deux ça n'intéresse personne, mais le débat, qui, il me semble, est l'essence même du politique est tombé d'un niveau collège à primaire. Bientôt la maternelle et le bac à sable. “C'est mon mien et c'est même pas vrai parce que c'est toi qui l'a dit". Désolant.

Désolant parce ce n'est pas un jeu. Il y a quelque chose d'assez difficile à comprendre lorsque certains clament que seuls des professionnels devraient faire de la politique. C'est quoi au juste un politicien professionnel? Quelqu'un démoulé de l'ENA? Mais que je sache, l'ENA ne forme pas des politiciens. De Sciences PO, pas plus. Être préparé aux rouages de l'État et de l'administration fait peut être de bons administrateurs ou chefs de cabinet, de bons TECHNICIENS en somme, mais pas des politiciens. C'est un peu comme si on devenait philosophe avec une agrégation ou un doctorat... À moins que la politique soit comme la médecine et qu'il faille avoir un certificat et un diplôme es politique pour pouvoir exercer. Si tel est le cas, les actuels l'auront à l'équivalence, en VAE ou bien faudra-t-il le leur faire passer?

Qu'importe, la politique est un fait, un état de fait qui ne dépend pas d'un pedigree ou d'un diplôme, ou du moins ça serait heureux qu'il en soit ainsi. S'il y a bien un domaine où pour le coup les compétences (quelque soit le sémantique du terme) comptent plus que tout, c'est bien la politique.
Franklin était peut-être copain avec l'amiral ou le roi, peut-être qu'il savait même assez bien navigué, mais reste que c'était un piètre leader qui n'écoutait pas ses hommes, ce qui a conduit au carnage que l'on sait.

La politique c'est un truc qui ne s'apprend pas. On peut apprendre l'administration, les lois, comment ça marche, mais avoir une vision, savoir fédérer et lier un groupe, un peu, une nation, c'est avoir un charisme et une vision au sens d'un perspective, d'un projet, et ça on l'a ou on l'a pas. Il y a des bons peintres et il y a des scribouillards du dimanche, heureux, certes, mais scribouillards. L'inconvénient est la pauvreté du vocabulaire pour les départager.

Or lorsqu'on voit le débat politique actuel on comprend pourquoi le premier parti de France est l'abstention. C'est CATASTROPHIQUE. On vous met entre vos mains nos voix, nos vœux et nos mandats et vous qu'en faites vous? Des gé-guerres de délégués de classe!
Où sont les visions, les projets, les conceptions, les constructions, les desseins pour la France et les Français? Palabrer, parler, se quereller n'est pas à la hauteur des débats et des enjeux! Ce que l'on veut savoir c'est quelle écologie pour demain, quelle ville et quel dynamique. Mais ce ne sont pas les mots que l'on cherche à entendre mais bien leurs significations. Le choix se fait là, pas à celui qui sera le mieux vêtu ou qui racontera le plus d'insanité sur son voisin.

L'échec est patent. Le message est pourtant clair: vous ne nous intéressez pas. Entre la peste et le choléra on préfère encore ne pas être malade. C'est le message de l'abstention. Parlez autant que vous voulez mais ne parlez pas en notre nom parce qu'on ne vous donne pas notre manda, notre voix, notre vœux, notre avenir et nos espoirs.


Évidemment que les pantins et les marionnettes palabrent satisfaits de leurs échecs car ils y voient des victoires, le reste n'est que silence et le silence ils ne l'entendent pas.

Il est dur de tirer une morale et une conclusion quand elle n'existe pas dans le manuel. On ne bachotte pas la vie, on ne bachotte pas la politique...

Lendemain navrant d'élection. À quoi bon voter si c'est pour crier dans le vide?

dimanche 16 mars 2008

Sans Papier: le crime sans nom.

Acharnement sur un sans papier pour savoir s'il est mineur comme il le prétend ou majeur comme l'affirme la préfecture. Examen des os du poignet. doutes. Examen pileux et génital. On conclu qu'il pourrait avoir 18 ans. Expulsion. Il était scolarisé dans un lycée professionnel et avait des papiers émanants de Cabinda, enclave Angolaise eu Congo, zone fortement déconseillée par le Quai d'Orsay (cf. Rue89).

Rappelez-moi, quel mal exactement ont fait les sans-papiers?

Depuis quelques années maintenant c'est un véritable acharnement et une chasse à l'Homme qui est ouverte. On parlerait de rafles ou de méthode peut recommandable du siècle dernier qu'on se ferait traiter de tous les noms et c'est tout juste si on nous accuserait pas de violer de Patriot Act.
Je présume que parmi les sans-papiers il y a des gens très méchants qui méritent qu'on les exile sur un morceau de mappemonde dont on ignorait tout jusque là et qu'importe si le silence y est quelque peu perturbé par des rafales de FAMAS ou autre des cris d'enfants qu'on viole. Qu'importe, faire le ménage chez nous avant.

Mais je suis un peu bête et têtu. Si je trouvais cela banal et peut-être bien normal au début, j'avoue que j'ai maintenant du mal, beaucoup de mal à trouver une justification rationnelle à ces expulsions de plus en plus violantes et bornées. Le chômage ou l'insécurité seraient-ils le fait de ces minorités? Que font-ils de si terrible qui nous oblige à nous en débarrasser et à les éradiquer?
La plus part travaille, est scolarisée ou tout simplement ignorée des services de police avant leur contrôle d'identité. Ce n'est donc pas la lie de la racaille. Il ne sont pas aussi nombreux que ça et ne peuvent à eux seul constituer les causes du chômage, que d'ailleurs ils ne touchent pas.
Cela est devenu une obsession comme une vieille fille qui chercher à outrance à dissimuler ses points noirs sur le nez en oubliant qu'elle est habillée comme une catin et que cela ne suffira pas à gommer son laisser aller.

France Terre d'Asile pour quoi, pour qui. Immigration choisi est une contradiction dans les termes: on ne choisi jamais d'émigrer. On part, on fuit et ce n'est jamais facile, même si c'est dans l'espoir de trouver mieux ailleurs beaucoup pour ne pas dire tous espéreraient sans doute trouver mieux chez eux plutôt que de devoir aller voir ailleurs si le ciel et bleu. Et force est de constater que la France les remercie bien en leur démontrant que ce n'est pas nécessairement mieux ailleurs.
Expulser pour où? Va-t-on reconduire cet adolescent dans sa province où on n'enverrait même pas un français? En Angola ou au Congo? Comment choisir sa partie si aucune ne nous reconnaît.

Les autorités Françaises semblent oublier qu'une patrie ou qu'un État n'est pas une entité a priori mais est une construction, une constitution d'êtres humains qui se reconnaissent les uns les autres comme faisant partie d'un même peuple issu d'une même racine qui les fédère et les organises. Nous autres Français ne sommes par Gaulois comme veulent bien le chanter les livres d'histoires, il y a dans l'hexagone même une multitude de peuples différents assimilés ou occupés volontairement où non. Ce qui fédère n'est pas le sang, ni même le sol, mais la reconnaissance en des valeurs et le désir de faire partie d'une aventure commune.
Mais ce destin cette direction a été oubliée du politique. Nettoyez le sol au balais, au Karsher ou à la rafle ne peut faire oublier que le toit croule et qu'il ne couvre même plus tous les Français, les bons, les Gaulois patentés comme des gallinacés marqués d'un label rouge sur la cuisse, que le désœuvrement touche même les plus volontaires et qu'il ne suffit pas d'avoir une carte d'identité en règle pour être heureux et fier de faire partie du clan, de la famille et de la maison.

Est-ce un délit que de vouloir vivre mieux?

Que l'on me donne des raisons qui rendent raisonnables ces attitudes et ces pratiques qui ne le sont plus. Que l'on me donne ne serait-ce un élément qui puisse me les faire comprendre et accepter, sinon je continuerais à croire que c'est là une injustice stupide et inhumaine qui commence à entacher les mains de la France.

Rétablir le passeport Nansen? Des papiers pour ceux qui peuvent un visage. Ne pas oublier que ne pas nommer les choses c'est ne pas les voir, ne pas nommer un Homme c'est l'ignorer et l'ignorance est le premier crime contre l'Humanité.

jeudi 13 mars 2008

L'existence n'a rien de biologique: l'euthanasie ou le droit d'exister.

L'actualité relance la question de l'euthanasie. La mort peut-elle être un médicament ou une pratique médicale? Non, c'est ce que répondent catégoriquement la loi et la morale.

L'euthanasie est combattue et condamnée comme le meurtre ou le suicide et ce au nom de la vie, c'est l'argument avancée par madame la ministre de la justice, invitée à se prononcer sur la question. La médecine n'a pas vocation à administrer des substances létale: notre droit est basé sur la vie.

C'est vrai et c'est heureux, du moins le serait-ce si tel était le cas. Que l'on condamne la guillotine au nom du droit à la vie est une bonne chose, mais de la remiser au placard n'en éloigne pas la mort.
La vie, la mort sont des notions biologique et c'est biologiquement qu'on les détermine. Mais la vie au sens de vécu n'est pas biologique. Au risque de passer pour un hérétique, je m'explique. Exister de sorte à faire quelque chose de sa vie n'a rien de biologique. Un condamner à la peine capitale qu'elle conduise à la mort ou non reste un condamné, mis au ban de la société, et la mort sociale et parfois plus dure que la mort biologique. Abolir le couperet pour le remplacer par quatre murs clos ne fait pas de soi un partisan de la vie. Nos prisons sont des maisons de morts, des cimetières sociaux dont on écarte toujours plus les fantômes de peur de les retrouver un jour dans nos placards ou nos consciences. Vivre, c'est faire quelque chose de sa vie. La vie est la lutte contre la mort et la lutte contre la mort est une lutte contre le temps et lutter contre le temps c'est dépasser le présent pour s'en imaginer un, s'en construire un, au futur et à l'avenir. Celui qui ne le fait pas ou plus est déjà mort, condamné à attendre que la biologie fasse son œuvre ou bien à la devancer en lui donnant un petit coup de main.

L'existence n'a rien de biologique. Il est stupide de construire un droit sur la vie, aussi stupide que de construire une voiture sur le mouvement. Cela ne suffit pas. Le droit doit être construit sur la dignité: sur le fait de pouvoir exister. La vie n'en est qu'une condition, certes nécessaire mais certainement pas suffisante.

La médecine est là pour aider la vie. Elle ne peut rien sur l'existence. Elle peut maintenir quelqu'un en vie, éloigner la mort, la retarder, mais elle ne comblera pas ce gain, ce laps, par de l'existence. Quel sens y a-t-il rationnellement à maintenir quelqu'un artificiellement en vie alors qu'il n'existe pas? Est-ce réellement pour aider le patient ou n'est-ce pas plutôt vis-à-vis des vivants qui restent et qui ne peuvent admettre la mort d'un proche? Je ne dis pas qu'il faut débrancher tout le monde, je pose simplement la question.

Mais cette question est encore plus vivre et aiguë lorsqu'elle vient d'elle-même de la part d'un vivant. "Je veux mourir" dit-elle. On cri au scandale et on se demande hypocritement pourquoi elle ne se suicide pas toute seule sans rien dire. Elle ne se suicide pas par qu'elle ne veut pas devancer la mort, elle veut simplement arrêter de vivre parce que sa vie est devenue impossible, parce qu'elle n'a plus d'avenir, de futur et qu'elle voudrait pouvoir arrêter là. Le suicider met un terme à sa vie. Un point final. Le cri d'alarme de celle qui veut l'euthanasie est tout autre: elle voudrait exister encore, elle voudrait vivre encore, elle voudrait faire des projets, se projeter dans l'avenir, mais la vie ne suit plus, la vie ne lui promet plus cela, la vie est devenue impossible sans laisser place à la mort. Demander l'euthanasie c'est demander un médicament, c'est demander à la médecine de faire quelque chose et que si elle ne peut prolonger la vie alors qu'elle la soigne plus radicalement. L'euthanasie c'est pas un échec, c'est un cri d'amour à l'existence, contre la vie. C'est la vie qui est en tord, la mort n'a rien à voir la dedans.

Mais notre société ne comprend pas ça. Elle ne le comprend pas parce qu'elle ne comprend pas cette distinction subtile entre vie et existence. Elle se dit croyance en croyant à la vie et se dit matérialiste en croyant à la biologie. Mais l'existence n'a rien à voir avec la vie. La décence, la dignité ne sont pas des notions naturelles, ce sont des notions sociales.
Un corps peut très bien fonctionner, le corps battre et les organes tenir leurs rôles et le regard des autres ou son propre regard peut malgré tout devenir intolérable et c'est là le pire. La vie peut bricoler et l'existence ne plus suivre. Mais notre médecine n'a pas encore de remède à cela. Ce n'est pas de la psychologie, ce n'est pas une thérapie qu'il faut, non car le mal n'est pas mental ou psychique, à vrai dire il n'y a même pas de mal, non, il est plus profond, il est Humain... c'est nous, notre regard, notre conception, notre manière de voir et de penser qui ne correspond plus... les limites sont atteintes et alors... alors c'est le "je ne sais pas"... c'est l'ignorance, c'est une crevasse dans notre vison du monde... Parfois certains s'y trouvent au bord. Ils ne sont pas à blâmer. S'il faudrait blâmer quelqu'un c'est encore nous, car nous ne savons pas comment faire, nous ne savons pas quoi faire... C'est un merveilleux appel à l'existence auquel nous ne savons répondre... un appel aux progrès de la médecine, de la pensée, un coup de pied à l'humanité pour qu'elle ne s'arrête pas là et qu'elle aille plus loin....

Et nous nous ne savons pas quoi dire, quoi faire... Mais parfois le silence vaut mieux que la stupidité d'une conception qui ne correspond plus à rien et surtout pas à la réalité et à l'existence...

dimanche 9 mars 2008

La torture c'est pas bien mais c'est pratique.

Des vidéos sur des pratiques russes qui font froid dans le dos et un président américain qui refuse d'interdire la pratique dite de la baignoire ou du waterboarding qui consiste à "simuler" une noyade pour mettre quelqu'un en position de vous dire ce que vous voulez entendre (Le Monde, 08/03/2008).

La torture c'est pas bien, mais c'est pratique. C'est pratique surtout lorsqu'on se fou complètement des gens mais pas de ce qu'ils disent ou peuvent penser.

L'argument de monsieur Bush est de dire que "parce que le danger persiste, il faut nous assurer que les responsables de nos services de renseignement puissent disposer de tous les instruments nécessaires pour arrêter les terroristes". Évidemment, le terrorisme ce n'est pas quelque chose de très bien et c'est même quelque chose de tout à fait mal, mais est-il possible de faire du mal sous prétexte que le mal qu'il combat est plus fort? C'est une réelle question de théodicée. Il faut croire que nous ne sommes jamais sortie de la théologie naturelle.
Ce que soulève cette question est celle du mal. Vaste problème mais qui mérite qu'on s'y penche à nouveau. Qu'est-ce que le mal et le mal souffre-t-il le degré. Y a-t-il des maux plus forts que d'autres, des maux plus bénéfiques que d'autres ou encore des maux nécessaires. Le discours de justification de lutte contre le terrorisme s'appuie sur des arguments de ce types. Très manichéens ils postulent deux camps: celui du Bien et celui du Mal qui seraient essentiellement et spécifiquement définis de manière intrinsèque et absolue. Quelqu'un qui est mauvais, i.e. dans le camp du Mal, l'est nécessairement et irrémédiablement, idem pour celui du Bien. Ces deux camps absolument déterminés, c'est-à-dire statiquement, sont de manière particulière ordonnés selon une échelle propre, au moins le camps du Bien. Dans ce camps certains maux sont légitimes car ce sont des maux bons. La torture, selon les partisans de cette philosophie est strictement mauvaise lorsqu'elle est pratiquée par un membre du camps du Mal et ne peut souffrir d'aucune justification alors qu'elle est légitime lorsqu'elle est pratiquée par un membre du clan du Bien, car sa bonté intrinsèque légitime tout pratique et méthode comme bonne du fait de son essence. Ainsi monsieur Michael Hayden, directeur de la CIA, justifie la torture en précisant "qu'il s'agit de méthodes du programme de la CIA qui ont été signalées à vos commissions de surveillance, qui sont entièrement conformes aux Conventions de Genève et à la législation américaine actuelle et qui ne relèvent certainement pas de la torture".
Ce qui est intéressant dans cette justification, comme dans toute justification du mal, c'est qu'elle se base sur des critères propres à l'agent, ici la CIA ou la législation américaine. Le mal est toujours justifié par son acteur. D'ailleurs le syndrome de Stockholm n'est pas une justification du mal mais des motifs des agresseurs, ce qui est un petit peu différent.

L'idéal d'une cosmopolotique universelle telle qu'elle était rêvée par les Lumières et les tentatives de mise en place sous forme de Société de Nations ou des Nations Unies tend à ériger des principes universels et donc supérieurs à toute nation qui pose les critères des relations entre nation et entre être humain. La convention de Genève établi ce qu'est ou non la torture et une pratique acceptable.
Mais si ces institutions sont si vertement bafoués par toutes les nations de la Terre c'est que les principes qu'elles édictent ne sont ni universels ni rationnels: ce sont des compromis entre acteurs qui outre d'y figurer agissent dans le coin. Discuter la convention de Genève, savoir immerger un individu pour le priver de respirer relève de la torture ou de l'hygiène est tout simplement indécent mais pire c'est un affront à la raison. Le propre de l'universel est qu'il ne se discute pas.

Les principes fondamentaux ne doivent être édictés que par la raison et s'applique de manière catégorique à tout acte qui tombe sous le jugement de la raison. Les compromis ne peuvent s'appliquer dans le jugement, tout au plus dans la sentence. Rendre culturels ou cultuels les pratiques et les droit de l'Homme c'est nier simplement leur application et leur validité. L'accepter c'est reconnaître que les principes posés ne sont pas bon ou bien que le projet n'en est pas souhaité. L'un comme l'autre c'est une insulte fait à la raison.

Ce qu'il faut constater c'est que les Lumières sont une erreur de l'histoire humaine, un épiphénomène heureux mais qui malheureusement n'a ni été vu ni été compris semble-t-il...

vendredi 7 mars 2008

Je te tiens par la barbichette: politique de la stupidité.

La France est-elle ou a-t-elle été un grand pays? Mais est-ce à dire qu'il y a de petits pays?

Quelle est cette grandeur dont se parent certains peuples perdus sur des îlots de Terre? Comme cet homme rejeté par les flots après un naufrage revendique la plage sur laquelle il a échoué comme son bien. Il s'en réclame propriétaire comme s'il en était l'élu et qu'elle lui est du alors que le hasard, l'ignorance et turpitude seuls la lui ont donné.

En vertu de quelle raison un peuple, une nation ou un pays se donnerait le droit de donner des leçons à un autre? Aucune me direz-vous ou toutes, c'est selon. S'il y a des choses qui sont intolérables et inhumaines elles ne le sont pas en vertu d'un peuple ou d'une nation mais de l'humanité et de la raison. Il est cruel de tuer un enfant qu'il soit blanc ou noir, génie ou bête, pauvre ou nanti: c'est inhumain car il est inhumain tout court de tuer un enfant.

Les lois morales sont aussi implacables que les règles logiques. Sans dérogation ni excuse. Qu'un peuple aille balader ses chars et les soldats dans un autre sous prétexte d'une raison qu'il refuserait à un autre pour agir de la sorte avec lui, un peuple inconstant et irrationnel qui ne mérite pas de faire du tord à autrui. Personne du reste ne le mérite. Et pourtant que de donneur de leçons et que de leçons données. Si ces axiomes dévoyés n'était que des x et des quantifiers cela irait encore, mais hélas ce sont des vies et des morts dont il s'agit. C'est là que le bat blesse.

Un président aussi ouvert et tolérant qu'un autre a eu la bonne idée de jouer au stupide jeu de "l'œil pour œil dent pour dent". C'est un jeu stupide car sans issue et l'on sait que cognitivement chaque coup est plus fort que son précédent car la temporalité des événements troubles la perception de leur mesure. C'est pourquoi ces jeux finissent toujours mal, et quand je dis "finissent" je veux dire qu'un joueur à toujours perdu, sa patience ou son honneur.
Ainsi, pour contre-balancer l'inhumaine action de refuser à un congénère le droit au même sol, même espace, même air et même droit qu'à soit, un dictateur africain à eu la bonne idée d'expulser autant de Français du Gabon que de Gabonais le serait de France (Rue89). C'est stupide, c'est méchant tout autant que le sont les actes des autorités française.

Mais cet axiome et attitude est également valable généralement et universellement. Quel peuple en contient un autre sous prétexte que lui dans le passé et l'histoire c'est vu contraint? Quel peuple extermine un autre pour se venger d'un massacre commis par un tiers? Qui se barricade dans un endroit qu'il à volé à un autre?

C'est un monde qui marche sur la tête. Et toutes les raisons stupides et sans fondements apportées pour justifier cet incongruité, ce qu'il ne faut pas oublier c'est qu'elles conviennent à des têtes renversées.

Réfléchir et faire des choses simples, calmes, posées et réfléchies est difficile.

Faire peu mais bien...


jeudi 6 mars 2008

Travailler, pourquoi faire: ou le sens de la vie.

Nouveau chiffre et nouvelle polémique. Le chômage baisse selon le ministère, les chiffres sont faussés selon les organisations sociales. Typique. Le dialogue se porte bien ouf.

C'est quoi un chômeur? Quelqu'un qui ne travaille pas me dira-t-on certes. Mais travailler c'est quoi? Combien de fois ai-je entendu qu'un doctorant ne travaillait pas! Certains doctorants, certes pas tous mais certains payent des impôts, oui, c'est bizarre mais c'est comme ça. En France on paie des impôts sur les allocations de recherche, mais on ne "travaille" pas. Payer des impôts n'est d'ailleurs pas un critère car des gens qui "travaillent" n'en payent pas.

Je viens d'un milieu utopiste où le mot “travail" contient dans son intentionalité "existence". C'est très très utopique, je ne dis pas le contraire, mais travaille signifie faire quelque chose qu'on a envie de faire pour le faire. C'est un sens très biaisé et sans doute que ce type de travail rime avec œuvre, mais qu'importe. Même en prenant un sens plus large et sans doute plus consensuel bien que plus éloigné de la réalité encore, travail pourrait vouloir dire “créer de la richesse". C'est une définition que j'aime assez. On travaille pour créer quelque chose, en l'occurrence de la richesse. C'est bien, c'est positif. Le problème évidemment est que la bonne moitié des travailleurs ne créés pas grand chose que ce soit matériel ou non. Je me souviens d'un secrétaire qui passait sont temps plus à créer des ennuis et des embêtements qu'autre chose. Je ne dirai rien de quelques conseillers... bref.

L'inconvénient de cette définition du travail comme création de richesse est quelle permet d'inclure dans son extension les doctorants. Au risque de faire se hérisser quelques cheveux, un doctorant produit une richesse très rare (mais hélas pas très chère au cours actuel du marché): de la connaissance, du savoir, de la curiosité. Alors évidemment ce n'est pas très en vogue et les directives du ministère sont plus à dire que ça serait beaucoup mieux si les chercheurs arrêtaient de créer de la connaissance ou du savoir et commençaient à faire quelque chose de sérieux et d'utile. On croit rêver mais ce n'est que le XXIe.

Il y a un sésame particulier dans le monde du travail, c'est le CV, le curriculum vitae, ou chemin de vie en clair. C'est le parcours, le cursus d'un individu. Bien que tout recruteur demande un CV il n'est pas évident du tout de savoir ce qu'est un chemin de vie. Si vous y mettez quelque chose d'existentiel ça donnerait la liste de ce que vous avez aimé faire, si vous êtes optimiste, ce que vous aimeriez faire, si vous être avide de reconnaissance et de bonne note, la liste de vos diplômes et de vos récompenses, si vous n'avez pas grand chose à dire, liste des compétences un peu vagues... Un CV c'est une chronique nécrologique donnée par son porteur. Une aberration à la mode.

Une principe catégoriel fort étrange préconise d'embaucher quelqu'un sur un poste si et seulement si la description du poste correspond à la description du CV. Le CV doit se baser sur des faits réels tout en demandant une généralisation et une expertise du "savoir-faire" et "savoir-être" explicite. Trimbaler non seulement des faits mais leurs interprétation. Soit. Donc le CV est un code barre que l'on ne peut changer et qui ouvre ou non la voie à un emploi. Mais si les choses étaient si simples ça irait bien. Elles ne le sont évidemment pas. À ce principe s'ajoute un autre: le CV est un "signal social", une étiquette qui détermine la position de l'individu dans le protocole sociale. Mais assez étrangement l'échelle sociale qui sert de critère ne se base pas sur la même définition du travail. Au lieu de "création de richesse" elle ne retient qu'une définition pseudo-étymologique du travail comme "torture". (Je rappelle au passage que cette définition outre qu'elle soit un peu vaseuse ne rend pas hommage au femme délivrant leur enfant puisque cet événement est également nommé "travail", bref.) Travail = torture. Le côté humaniste et existentialiste fuit. Travailler n'est pas créer de la richesse mais enrichir un patron qui vous fait la bonté de vous employer. Le CV se base donc sur une échelle sociale économique et inutile de dire que de présenter un pedigree supérieur à celui de l'employeur est très très très mal venu. D'ailleurs est-ce un hasard si les chercheurs sont les plus dénigrés socialement? Ayez un doctorat on vous traitera de nanti qui perd son temps.

On m'a raconté l'histoire un gars qui avait un master de je ne sais plus quoi et qui préférait rester veilleur de nuit plutôt que d'avoir un emploi en CDD de contrat pro à 70% du SMIC. On m'a parlé de ce scandale et de ce manque d'ambition. On n'a jamais regardé le salaire et surtout le statut social. Évidemment que quand on a un master on veut un boulot de master et non pas un simili truc qui n'offre aucun des avantages liés au statut de master. Évidemment, parce que c'est le critère réel de la réalité sociale actuelle. C'est tout. Dans un autre monde, dans un autre contexte quelqu'un en master serait très bien veilleur de nuit si cela lui permet le jour de pouvoir lire ou écrire ce qui lui plaît. Évidemment, parce que ce schéma social est un schéma où on travaille pour payer un loyer, manger et se nourrir et non pas pour créer quelque chose, ne serait-ce de la richesse. C'est pour ce la que la société s'appauvrit, simplement parce qu'elle n'utilise pas le bon critère de richesse. Alors évidemment il y a de moins en moins de chômeurs parce qu'il y a de plus en plus de gens qui ne jouent pas à ce jeux. Un chômeur, en France est quelqu'un qui cherche activement un travail en CDI depuis moins de 6 mois.... qui voudrait encore d'un CDI en France? D'ailleurs, ça existe encore un CDI? À 30, le seul que je me souviens avoir vu était plein de livres au collègue.

La question maintenant est celle de savoir pourquoi. Pourquoi vivre ou pourquoi travailler? Je n'aime pas les pourquoi mais trop la vie. Alors sans être ni chômeur ni travailleur je veux créer de la richesse. Écrire, faire des images, des films, ce que je fais parce que c'est ce que je crois que je dois faire pour, arrivé au seuil de la mort, me dire que je ne regrette rien, non... parce que j'aurais créé de la richesse et qu'importe si elle n'a pas encore été découverte, qu'importe qu'elle le soit, parce que la vraie richesse et de n'avoir pas eu l'impression de gâcher mon temps. Le temps c'est de l'argent... mais le plus important dans la phrase est ce qui a de la valeur, pas la valeur... le TEMPS... créer de la richesse, n'importe quoi... c'est ce qui me paraît à moi capitale, nécessaire, qui vaut la peine. Le reste n'est que querelle de termes, de mots, de chiffres...

Un jour viendra où l'on se dira qu'un étudiant créé autant de richesse qu'un ouvrier à la chaîne et alors le balancier cessera d'oscillé de critique de l'un à l'autre, de droite à gauche pour enfin allé droit devant....

Utopiste je disais....

lundi 3 mars 2008

Ce que doit être un scénario: un destin que l'on découvre au fur et à mesure.

La notion de scénario à quelque chose d'intéressant. Il arrive qu'on se demande parfois si un scénario doit représenter le monde tel qu'il est, si la fiction est un modèle ou une simulation de la réalité. Cette question ne se pose pas uniquement pour la fiction pure et encore moins sans doute lorsque des libertés sont ouvertement prises pour s'éloigner du réel, par exemple avec la science fiction ou le fantastique. Mais la question se pose belle et bien pour le documentaire. Aucun film documentaire n'est en prise réelle sur la réalité pour la simple raison que la réalité pure, abstraite de toute interprétation n'existe pas, du moins pour nous autres hommes. Tout au plus pouvons nous espérer tendre à l'intersubjectivité, et encore. Mais cela n'est pas une limite, bien au contraire. Si la réalité n'est pas donnée brute et nue cela ne signifie pas qu'elle n'est pas accessible. Cela demande simplement un travail d'analyse et d'étude approfondie. C'est la différence entre une radiographie et une photographie. Toutes deux montrent quelque chose. La première est brute mais plus inaccessible que la seconde. Il faut interpréter, comprendre et bien interpréter pour bien comprendre.

Or, il y a une autre voie que celle de l'interprétation. L'interprétation est dangereuse car elle éloigne plus encore du réel pour essayer de le construire ou de le reconstruire pour lui donner un sens, une perspective. Cette distance est autant de couches, de pelures qui font définitivement perdre l'espoir de l'objectivité. C'est critiquait Bergson et ce que reprochent les post-modernes.

En regardant à deux fois ce qu'est un scénario, il devient clair que c'est en miniature ce que l'on cherche à comprendre de la réalité. Il y a cette question permanente par exemple de savoir si tout est déjà joué d'avance, si les événements de demain sont déjà écrits quelque part dans le grand livre, si la causalité est nécessaire, s'il y a de l'a priori et plus largement si la liberté est ou non une illusion.
Restreintes au scénario, de théâtre ou de cinéma, les questions sont les mêmes mais avec une simulation de réponse. A priori le scénario est écrit, c'est-à-dire que dès le début, avant même le commencement, la fin est déjà écrite. Bien sûr les choses peuvent changer et changement souvent, mais quoi qu'il en soit les possibles dont déjà limités. Le paradoxe du scénario est de rendre vivant cet immense rouage de détermination, faire en sorte que les personnages, qu'ils soient des marionnettes ou non, qu'ils soient fatalistes ou rebelles aient l'impression de ne pas savoir ce qui va leur arriver, ou du moins d'en avoir tout juste des pressentiments tout en restant affectés et surpris lorsque cela leur arrive. Comment ménager ce suspense alors que tout est déjà joué d'avance?
Ce difficile exercice revient au metteur en scène et au réalisateur, mais pas uniquement. Cela est vrai pour la science fiction ou tout autre modèle qui se distancie volontairement de la réalité: il s'agit de rendre crédible l'histoire, c'est-à-dire que le spectateur, bien réel lui, comprennent les rouages de ce monde et consciemment ou non cette compréhension se basera d'une manière ou d'une autre sur la connaissance qu'il a du monde dans lequel il vit. La temporalité par exemple sera toujours interprétée par rapport à la linéarité de notre conception du temps; pareil pour l'espace, la causalité, etc. Il s'agit donc pour le scénariste de créer un nouveau monde mais pas à ex nihilo, à partir de rien, mais bien à partir du monde réel. Et cela est encore plus vrai pour le documentaire. Un film en prise directe dans aucun montage ni plan de réalisation ressemble fort peu à un documentaire. Ce film paraîtra très abstrait et vide à un œil mal aguerri. Le cinéma du réel est éminemment abstrait et difficile d'accès. Voyez par exemple les séquence “No Comment" sur Euronews. Voilà du réel pur, de l'image branchée directement sur le monde, et ce monde d'un coup devient complètement impénétrable et distant, incompréhensible car sans clé de lecture.

Le documentaire est scénarisé. Scénariser ne signifie par tuer le réel, non, mais au contraire le rendre accessible, compréhensible. Le scénariser c'est le joncher de clés d'entrée pour le rendre lisible à celui qui n'en possède justement pas a priori l'interprétation. Scénariser c'est écrire le réel, le découper, l'organiser: c'est faire des choix. Le scénariste, comme un démiurge doit alors ensuite faire en sorte que le spectateur ne sache pas la fin et ne puisse l'anticiper. Si c'est le cas, si les ficelles sont trop grosse alors il s'ennuie. S'il est surpris sans être choqué, alors c'est gagné. Il croira que le monde est comme ça, que c'est réel et que l'interprétation de ce qu'il a vu est la sienne, sa compréhension du monde. Le scénariste doit donc éviter de donner sa propre vision des choses au risque de propagande et de tromper le spectateur. L'interprétation de ce qu'il a vu doit bien rester son interprétation et ne pas être ou du moins pas uniquement, celle du scénariste.

Un bon scénariste est quelqu'un qu'on oublie. Qu'on oublie totalement. Il présente des choses les unes après les autres dans un enchaînement que le spectateur tente de dessiner de sorte qu'il se dise que tout peut arriver à tout moment mais que ce qui arrive en définitive est la seule chose qui pouvait, devait, arriver.

Le scénariste n'est pas un dieu à vénérer, ce n'est pas un gratte papier dont on peut se passer. C'est simplement quelqu'un qui fait bien son ouvrage, qui défriche le monde pour que ceux qui le suive s'écorchent un peu moins les mollets.

Dans le fond, le scénariste n'est qu'un Homme qui comme tous les Hommes qui se frottent au monde chercher simplement à le comprendre, peut-être pour s'en faire comme le maître et possesseur, au moins pour en être un spectateur lucide et émerveillé.