Au petit écran, le présentateur, bien coiffé, costume bleu et cravate à rayure ne sait plus où donner de la tête.
Les médias en ont rêvé: une info bien croustillante, violente même comme un volcan en éruption, pour montrer un peu de spectaculaire, donner un visage à la crise.
Et puis voilà que ça arrive: des entreprises licencient voire ferment sous couvert de la crise, même si les profits sont parfois bien juteux. On ferme, on met des ouvriers à la rue.
Alors l'ouvrier humilié se révolte. Il crie, mais on lui demande de la boucler. Il hurle, on lui demande de se calmer. Alors il se débat, il bloque le patron dans son bureau. Il barricade le portail, on lui envoie les forces de l'ordre.
Les responsables syndicaux sont débordés. De toute manière ils ne représentent plus grand monde. Le patronat crie qu'il ne peut discuter avec une foule. Il demande de l'ordre. On appelle à la police, elle charge, on en jette en prison.
Au petit écran on s'indigne et on pleurniche sur l'ordre social ébranlé, sur la violence de l'ouvrier comme une bête sauvage qu'il fait canaliser coûte que coûte. On fait une nouvelle loi, puis une autre.
On ne comprend pas comment un ouvrier peut en arriver à détruire son outils de travail. On trouve ça choquant.
Ils ne savent pas ce qu'est le chômage.
Ils ne se rendent pas compte qu'on vit bientôt mieux en prison qu'en détresse.
Alors on passe au sujet suivant: la coupe de football...
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