Un cyclone frappe la Birmanie et fait des milliers de morts, de disparus et de sans abris. Un tremblement de terre raye de la carte une région de Chine avec son lot de blessés, de cadavres et de laissés pour compte. Le climat qui part à vau l'eau, le prix du pétrole qui s'enflamme comme les pneus aux portes des raffineries, les loyers qui grimpent, les salaires qui stagnent, le panier toujours aussi cher mais de moins en moins rempli. Ce sont les faits, les situations, le décor. Un scénario à besoin de plus, il a besoin de savoir comment ces faits, ces situations et ce décor révèlent quelque chose des personnages. Qui sont les personnages dans cette histoire?
Il faut des méchants, il faut toujours des méchants, alors mettons une classe politique corrompue, des flics ripoux et des patrons maffieux. Soit.
Il faut des gentils aussi, mettons-y des gentils alors: un vieux professeur idéaliste, une jeune scientifique de génie et un dieu des stades moins bête qu'il n'en a l'air et surtout avec un cœur gros comme ça.
Et maintenant que fait-on de tout cela?
Il manque le suspens et pour du suspens il faut un fil directeur, une direction, une perspective et pour cela il faut savoir où aller.
Ce qui peut choquer et scandaliser dans tout cela ce sont les morts et les misères infligées à des hommes et des femmes. La Nature est cruelle. Si on a la fibre religieuse on aura recours à quelque chose de transcendantal ou s'en éloignera. Si on est écologiste on dira qu'il faut tout abandonner pour tout recommencer différemment. Si on est moraliste on condamnera la bêtise humaine. Mais tout cela ne fait pas une idée, une thèse, une direction.
Non, ce qu'il faut c'est mettre en scène les personnages pour qu'ils se révèlent dans ces situations. Cela signifie rien d'autre que le centre de l'histoire sont les personnages eux-mêmes et il faut se demander ce qu'ils veulent et ce qu’eux feraient dans ces situations-là. La perspective est toute différente. Si le héros veut sauver des birmans il faut qu'il le fasse coûte que coûte. L'humanité ne connaît pas de frontière, les birmans sont tout autant des hommes que les chinois ou les américains. Si le protagoniste veut vivre il doit se positionner vis-à-vis du prix du pétrole et des marchandises. Bref, les personnages déterminent les situations et non l'inverse, celles-ci ne sont là que pour révéler ceux-là.
Il est étonnant que les gens admettent cela de la fiction et non pas de la réalité...
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