L'image parait simple et facile, d'autant qu'il est maintenant possible d'en faire sans trop d'effort avec un appareil peu coûteux voire un simple téléphone portable.
Je suppose que la majorité de ceux qui font des images ne s'en rendent même pas ou plus compte. Une photo souvenir, une photo de famille, un MMS cela est devenu un reflex banal de nos jours et par conséquent on ne réfléchi par trop au statut de l'image ou à comment la faire, ce n'est pas plus mal et cela est sans doute généralisable à beaucoup d'activités liées aux évolutions technologiques.
Ce qui me surprend plus, en revanche est la réaction de ceux qui disent faire de l'image volontairement. Demandez à un photographe, un graphiste, ou un cinéaste (ou qui se revendique comme tel) de vous expliquer l'une de ses images. Vous aurez de grande chance de tomber une réponse du type: “une image vaut mille mots" suivi d'un silence embarrassé, et parfois cette réponse vaut mieux qu'un mauvais discours.
Je sais, l'attaque est basse et méchante et tôt auront conclus les pressés que je prends les photographes, les graphistes et les cinéastes pour des débiles écervelés. Outre que je ne me serais pas permis de limiter cet épithète à si peu, ce n'est pas vrai.
Seulement, déformation professionnelle oblige, il me paraît insensé et insoutenable de prôner une irresponsabilité de l'image. Lorsque quelqu'un dit quelque chose ou l'écrit, le minimum et de l'en tenir pour responsable et de lui demander des raisons et des explications au besoin. Il doit en aller de même pour l'image. La spontanéité et l'appel au génie aveugle est bon pour les prétentieux et les naïfs, mais ne suffit jamais à produire quoi que ce soit de bon.
Or cela suppose que faire une image, quelle que soit sa forme, s'apprend, se pratique et se réfléchi, et c'est loin d'être évident en pratique.
Lire une image est comme lire un texte. Qui ne sait pas lire un texte de philosophie le trouvera très rébarbatif et incompréhensible. Qui saura ce qu'il doit en attendre et y lire pourra le trouver passionnant. Idem pour une image.
Facile, me direz-vous, et comment lit-on une image alors?
Je conviens que comme pour la philosophie il n'existe pas de manuel tout fait, mais cela ne veut pas dire qu'il faille passer outre.
C'est pour cela que je pense qu'il est important de fournir des clés et de partager son expérience, c'est pour cela que j'organise cet atelier à l'ETNA. Ce n'est peut-être pas la solution optimum ou idéale, mais c'est un moyen pour essayer d'y remédier, modestement.
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