D'abord, qu'on se rassure, je ne répondrai pas à la question dans ce post.
“Une succession d'image en un certain ordre agencé en vue de produire chez un spectateur un certain état d'esprit" ou quelque chose comme ça. C'est vague et il le faut. Ce flou doit également empreindre chacun des termes. Par image, par exemple, il faut entendre également image sonore, sensitive, tactile, etc.
L'ordre est important mais pas suffisant. Il ouvre sur le montage mais il faudrait ajouter la notion de mouvement ou de consécution pour ne pas inclure un simple accrochage photographique: ici ce n'est pas le spectateur qui se déplace mais les images, l'ordre est dont imposé et la suite d'image devient une chaîne donc la concaténation (pour faire savant) rejointe la nécessité d'un enchaînement quasi-logique qui déroule une intention, une visée avec la force d'un raisonnement ou d'une démonstration. Cependant il n'y a rien de nécessaire sinon la contingence de cette intention, traduite plus ou moins parfaitement dans le montage, le rythme et le cadrage: certains y cherchent des règles, une logique ou une grammaire quand d'autres n'y revendiquent qu'un hasard ou un génie aveugle.
L'un des éléments important du cinéma ou du film (autre débat) est le spectateur. Je suis convaincu qu'une œuvre d'art ne peut en être une sans public, même potentiel, même hypothétique. Une œuvre d'art qui se voudrait inaccessible, incompréhensible, inatteignable, strictement autiste (car même dans la sphère privée il y a un public, évidemment) ne serait pas une œuvre d'art ou bien serait une œuvre d'art qui jouerait sur la notion de public ou d'interprétation mais toujours pour un public et une interprétation.
Cette conception de l'art et du cinéma est pragmatique, elle insiste sur l'art comme moyen d'expression et véhicule de sens, même s'il faut être particulièrement prudent sur ce point, et donc d‘œuvre comme signe (bien que je n'aime pas ce terrain glissant) au lieu d'y chercher une signification ontologique, un sens caché, perdu, enfouit, je serais plutôt du genre à mettre l'accent sur le fait qu'un signe n'est signe que parce qu'il est interprété comme tel, et donc que son interprétation, son décodage, son representamen plutôt que sur un sens pur et dur qui courrait dans le limbes d'un quelque troisième royaume. Abstrait certes mais pratique quand même.
Delà, j'ai également l'impression que la classification pour ne pas dire le dépeçage du cinéma en genres tient plus en une organisation de publics plutôt que de différences intrinsèques pures. Une même image peut dire différentes choses selon le point de vue adopter: un film peut être fiction d'un point de vue, documentaire de l'autre, expérimental d'un troisième, sans que cela ne lui enlève grand chose, bien au contraire.
La définition du cinéma doit donc inclure la notion de public. Cela devrait être une lapalissade.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire