Un salon de l'agriculture, un homme avec une saharienne beige, un président de la République, un “casse toi pauvre con" répliqué à un “ne me touche pas, tu me salies". Alors on crie. On crie que c'est sociologique, que tous le monde est comme ça et que seuls les arriérés soutiennent encore qu'on pourrait se serrer la main après une altercation ou que le silence est encore l'insulte la plus virulente.
Sauvez à tout prix les apparences même si elles ne sont pas très belles.
On nous avait promis du nouveau dans la vie politique française. Les utopistes se sont dit: chic, du sang neuf! Et bien mal leur en a pris, non, attente déçue. Du changement voulait simplement dire qu'on ravalerait de l'ancien et qu'on meublerait du Haussmann avec du But sous prétexte que ça fait plus jeune. Le jeunisme par des vieux s'appelle du gâtisme.
On s'était félicité du regain d'intérêt des français pour la politique, leurs activités dans les forum, groupes de discussions et leur présence aux urnes. Un sociologue aurait pu croire que le citoyen était en train de prendre en main son mal de vivre social et qu'une révolution sereine se mettait en place. Le fait est qu'on ne le saura pas encore. Non. Cacher à tout prix les problèmes et taire les enjeux. Au lieu de parler de l'écologie, de l'économie et de la vie réelle on a préféré l'option showbizz qui consiste à crier plus fort quand on nous entend pas plutôt que de répéter plus calmement ou d'expliquer plus en détail.
La politique en tant que chose publique est devenue une espèce de long épisode de reality show où on fini par se divertir de la dernière prise de pied dans le tapis ou de bec dans les allées du salon de l'agriculture. Pathétique. Certes. Mais notez que le changement ne vient pas non plus, ni d'un côté ni de l'autre.
Cela rappelle le sursaut promis par France Télécom à propos du Minitel lorsqu'il était mis à mal par l'arrivé de l'Internet et en particulier des écrans couleurs. Le PDG avait alors annoncé la “révolution", le “changement": Minitel serait maintenant en couleur! Le client pouvait maintenant choisir dans une gamme de 5 coloris celui qu'il voudrait pour son écran. L'affichage étant lui toujours monochrome...
Mais bon, au lieu de chercher à réfléchir au changement réel, fondamental, capital qu'il faudrait, on préfère jouer à ce jeu. La flemmardise est encore la chose la mieux partagée, à moins que ce ne soit la connerie. Le président donne l'exemple paraît-il...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire