L'économie est l'art de gérer un bien afin d'en tirer le meilleur rendement avec la moindre utilisation des ressources et des richesses. Pour certains cela signifie se faire un maximum de fric quelle qu'en soient les conséquences et la manière de le faire. Ces gens-là ne font pas de l'économie, ils font peut-être des profits mais pas de l'économie.
L'économie concerne avant tout les ressources domestiques: être économe c'est savoir gérer un foyer domestique au départ. Être capable de gérer des ressources afin d'en tirer le maximum sans gaspiller. Cela signifie savoir partager, optimiser, projeter.
Dans certaines situations il n'est pas possible de gérer convenablement les richesses dans devoir profondément refondre et restructurer le foyer. Dans certaines cultures les membres les plus anciens du foyer se sacrifient pour économiser des ressources: ils se laissent tomber du traîneau ou bien s'enfoncent dans la montagne. Dans d'autres on sacrifie les nouveaux nés tantôt les filles, tantôt les garçons tantôt les deux. Ailleurs ce sont les inaptes au travail ou bien les femmes stériles. Mais à chaque fois ces pratiques sont extrêmement codifiées et une analyse plus précise montre qu'elles sont généralement très efficace et permettent un sacrifice minimum pour le rendement obtenu. Ces situations de crises qui poussent à une régulation de population restent exceptionnelles et rares. Quoi qu'il en soit ce sacrifies sont toujours destinés à préserver le bien commun et il est évident que dans de pareil cas chacun participe à l'effort pour stabiliser et rétablir la situation.
Etonnamment la mondialisation a changé la donne. Alors qu'une société devient d'autant plus prospère qu'elle s'ouvre aux autres, les sociétés modernes n'ont pas réussi à négocier cette ouverture. D'abord elles l'ont comprise comme une opportunité d'expansion et sans s'ouvrir se sont contenter de coloniser des peuples et des territoires et de les piller sans aucun regard pour les conséquences de leurs actes. Ensuite, comprenant qu'on reçoit moins en pillant qu'en échangeant elles ont tenté d'accorder une autonomie ou une indépendance à leurs grenier afin d'en tirer encore plus: elles veulent maintenant vendre à ceux qu'elles ont pillé ce qu'elles ont pillé. Or le commerce et l'économie ne marchent pas ainsi. L'économie est l'art de gérer des ressources, pas d'en faire apparaître de manière magique. Si vous prenez quelque chose à quelqu'un il ne lui reste plus rien pour vous le racheter alors que si vous lui échangé alors les ressources restent stables mais leur richesse a augmenté par l'échange. La valeur d'un bien ne se compte pas en ressource mais en capacité d'échange.
Maintenant nous voilà confronté à une nouvelle crise: les richesses ont été gaspillé et par conséquent des richesses ont été détruite, celles qui restent prennent une valeur considérable que l'échange ne peut même plus évaluer et que personne ne peut bientôt s'offrir. Ce n'est pas de l'économie c'est du carnage.
La crise alimentaire et la crise climatique qui sourdent à l'horizon ne sont que les conséquences de ces inconséquences.
Mais les sacrifices consentis pour essayer de l'enrayer ne sont pas des sacrifices raisonnables, moraux et acceptables. Accroître la pauvreté et la paupérisation, accroître les inégalités, accroître les famines, les guerres et les maladies sont autant d'injustices dont il faudra s'acquitter par la suite mais qu'il faut surtout et avant tout stopper. Ces sacrifices ne ressemblent en rien à ceux des peuples ancestraux, ils ne sont ni consentis ni surtout ne permettent de résoudre le problème et de stabiliser les ressources, car les ressources ne sont pas équilibrés ni équitablement réparties. Certains meurent le ventre vide alors que d'autres agonisent d'indigestion. Il y a là, pour ceux qui ne le voient pas, une profonde et radicale asymétrie qui ne se rétablira pas en l'accentuant, c'est une lapalissade mais aux vues de certains comportements il ne paraît pas inutile de le redire.
Pensez ressources et non pas richesses car si les ressources peuvent se passer de richesses l'inverse n'en pas vrai, pas même dans les rêves les plus fous.
Mais il faut agir avant de gaspiller plus encore.
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