lundi 31 août 2009

François Sylvand, portrait d'un artiste par son fils



(bande d'annonce)

Un film de Benjamin Sylvand.

HDV, couleur, sonore, 55'55.



Ce film a été tourné à l'occasion du soixantième anniversaire du peintre François Sylvand et de ses quarante ans d'exposition.

real-fiction.com

vendredi 28 août 2009

La difficulté de l'image

L'image parait simple et facile, d'autant qu'il est maintenant possible d'en faire sans trop d'effort avec un appareil peu coûteux voire un simple téléphone portable.

Je suppose que la majorité de ceux qui font des images ne s'en rendent même pas ou plus compte. Une photo souvenir, une photo de famille, un MMS cela est devenu un reflex banal de nos jours et par conséquent on ne réfléchi par trop au statut de l'image ou à comment la faire, ce n'est pas plus mal et cela est sans doute généralisable à beaucoup d'activités liées aux évolutions technologiques.

Ce qui me surprend plus, en revanche est la réaction de ceux qui disent faire de l'image volontairement. Demandez à un photographe, un graphiste, ou un cinéaste (ou qui se revendique comme tel) de vous expliquer l'une de ses images. Vous aurez de grande chance de tomber une réponse du type: “une image vaut mille mots" suivi d'un silence embarrassé, et parfois cette réponse vaut mieux qu'un mauvais discours.

Je sais, l'attaque est basse et méchante et tôt auront conclus les pressés que je prends les photographes, les graphistes et les cinéastes pour des débiles écervelés. Outre que je ne me serais pas permis de limiter cet épithète à si peu, ce n'est pas vrai.

Seulement, déformation professionnelle oblige, il me paraît insensé et insoutenable de prôner une irresponsabilité de l'image. Lorsque quelqu'un dit quelque chose ou l'écrit, le minimum et de l'en tenir pour responsable et de lui demander des raisons et des explications au besoin. Il doit en aller de même pour l'image. La spontanéité et l'appel au génie aveugle est bon pour les prétentieux et les naïfs, mais ne suffit jamais à produire quoi que ce soit de bon.

Or cela suppose que faire une image, quelle que soit sa forme, s'apprend, se pratique et se réfléchi, et c'est loin d'être évident en pratique.

Lire une image est comme lire un texte. Qui ne sait pas lire un texte de philosophie le trouvera très rébarbatif et incompréhensible. Qui saura ce qu'il doit en attendre et y lire pourra le trouver passionnant. Idem pour une image.

Facile, me direz-vous, et comment lit-on une image alors?

Je conviens que comme pour la philosophie il n'existe pas de manuel tout fait, mais cela ne veut pas dire qu'il faille passer outre.

C'est pour cela que je pense qu'il est important de fournir des clés et de partager son expérience, c'est pour cela que j'organise cet atelier à l'ETNA. Ce n'est peut-être pas la solution optimum ou idéale, mais c'est un moyen pour essayer d'y remédier, modestement.

lien vers l'atelier

mercredi 12 août 2009

L'écriture documentaire

L'écriture documentaire, que ce soit pour un film ou tout autre support, est un exercice périlleux: il s'agit d'une part de laisser place au feu de l'action, contrairement à une fiction où l'ensemble des paramètres peuvent être contrôlés ou modifiés, sans se laisser aller à la dérive.

L'erreur serait d'écrire un documentaire comme on écrit un scénario, sur une trame narrative qui inévitablement mène sur le terrain de la fiction. Et si la fiction peut-être intéressante d'un point de vue ethnographique ou anthropologique elle l'est en tant qu'elle révèle, indirectement, les cadres de pensé et d'expérience de celui qui la fait. Or il semble que ce ne soit que rarement là l'intention de celui qui l'écrit.

L'écriture documentaire est plus proche du développement de la logique formelle que du roman. Elle doit suivre un fil argumentaire, le fil du raisonnement, le fil de la pensée. Pour cela, il faut penser et il faut argumenter, c'est-à-dire avoir quelque chose à dire et le démontrer. Cela peut-être fait de manière poétique ou littéraire, mais c'est alors une question de style, non de domaine.

Cela impose un travail sur le contexte avant le tournage, savoir ce que l'on veut dire, pourquoi, comment les choses fonctionnent a priori, ensuite il s'agit de tourner d'après ce cadre en fonction de ce qui se donne à tourner. Autrement dit il faut partir avec des hypothèses est chercher à les confirmer ou les infirmer sur le terrain. Ensuite, une fois cela fait, il faut recomposer clairement, au montage, le développement et l'exposition de l'argument avec les hypothèses et leurs valeurs, la conclusion suit si cela est bien fait. C'est ce qui reste à écrire, a posteriori, dans les commentaires.

Inutile donc de partir à fleur au canon en attendant de voir et d'être surpris par ce qui va se passer. Cette fausse attitude contemplative est naïve ou juste révélatrice d'une paraisse d'esprit. Partir avec un scénario tout écrit et bouclé est tout aussi inutile, mieux vaut alors tourner en décors artificiels au chaud, cela est bien plus pratique et en définitive certainement coûteux.

Réfléchir, agir, comprendre, exposer, c'est simplement ce qu'il faut faire.

Mais cela est valable pour tout.