vendredi 20 novembre 2009

Projection: l'avis de la presse.

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Article du Dauphiné Libéré paru le vendredi 20 novembre à propos de la projection du film “François Sylvand, portrait d'un artiste par son fils" à Rumilly.

mercredi 18 novembre 2009

Accueil enthousiaste du film “François Sylvand, portrait d'un artiste par son fils" à Rumilly.

L'intérêt d'une œuvre d'art est d'être vu car seul le public peut la faire vivre.

Force est de constater que le public est nettement moins fainéant, débile ou imbécile que la rumeur tient parfois à la faire croire. Bien au contraire il est exigeant à condition de ne pas le prendre pour un fainéant, un débile ou un imbécile. C'est le constat que je tire de la projection du film “François Sylvand, portrait d'un artiste par son fils" du 17 novembre à Rumilly. 120 personnes ont fait le déplacement, parfois de loin pour voir ce film qui ne sera peut être pas présenté en salle de ci tôt (hélas). De tous horizons et tous intérêts et malgré tout, tous sont restés jusqu'au terme mais ont posé des questions très pertinentes qui éclairent le propos mais aussi la manière dont il est reçu. Et plus, ce public en redemande.

L'aspect parfois compliqué, alambiqué voire ésotérique du propos, déformation professionnelle, pouvait faire craindre un rejet ou une incompréhension, mais pas dû tout et bien au contraire même cela semble avoir donné de l'ardeur à chacun qui maintenant ose dire ce qu'il pense.

Ce type de film est singulier et sort des sentiers battus car les circuits traditionnels lui sont encore barrés, espérons pour peu encore, mais cela laisse l'espoir d'une place pour cette expression et la possibilité même d'un circuit de diffusion adapté.

Quoi qu'il en soit cet accueil est le meilleur et le plus beau que pouvait lui réserver le public et ce film, hier, en est véritablement devenu un à travers ses yeux.

Merci encore.

jeudi 12 novembre 2009

Article de l'Hebdo des Savoies parut le 12 novembre 2009

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Article parut dans l'Hebdo des Savoies, le jeudi 12 novembre 2009.

(Précision: le prix Kodak à été remis à David Falco pour le travail photographique du projet commun réalisé au Svalbard et dont j'ai écrit les textes et réalisé le film.)

mardi 10 novembre 2009

Avis: Le film “François Sylvand, portrait d'un artiste par son fils" en salle mardi prochain

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Avis de programmation du film “François Sylvand, portrait d'un artiste par son fils", publié sur le blog de l'Heldo des Savoies, avant l'article qui paraîtra dans l'édition de cette semaine.

samedi 7 novembre 2009

Tapage nocturne: encore.

Une fois de plus des voisins remettent ça, une fête à 30 personnes dans leur 85m2 carré avec particule et la musique à fond dont, à l'étage du dessus, 50m2 en moins, nous ne profitions que des vibrations qui font sautiller les verres sur la table.

Un soir, puis un autre, une ribambelle qui finie par user jusqu'à la dernière barrière de l'impératif catégorique le plus coriace.

Le bruit est la pollution que je supporte personnellement le moins, d'autant que les bouchons d'oreille ou autre boule Quiès sont pires.

C'est une question de bon voisinage, si seulement cette notion à un sens et qui reste à l'appréciation de chacun malgré une réglementation, ce qui rend celle-ci bien difficilement applicable en pratique. Le bruit, c'est comme la douleur, chacun à un seuil différent et pour soi ce qui est toujours insupportable paraît broutille à autrui. Tout comme dans une fête on ne fait jamais assez de bruit parce que tout est toujours plus supportable du fait du seuil que l'on repousse sans cesse par acclimatation. L'effet est donc proportionnellement inverse chez l'auditeur passif...

Au moins ce qui est bien c'est que l'on comprend que la tolérance n'est pas innée et que rien ne sert de prêcher la bonne parole à une âme qui n'est déjà convaincue.

Autre indication important: louer un 85m2 à 25 ans agrémenté d'une particule permet semble-t-il de se foutre complètement du reste de l'humanité...

Colère lasse.

mercredi 4 novembre 2009

Le syndrome de la boite vide: le risque de l'identité nationale

Les relations interpersonnelles sont parfois comprises en terme de jeux ou de rôles comme dans une pièce de théâtre. Il y a par exemple celui qui joue le "rôle" du professeur et ceux qui jouent le "rôle" de l'élève. Ce sont des habits que l'on endosse dans un certain cadre, un certain contexte, une certaine scène parce qu'ils sont rassurants et permettent d'identifier facilement les différents protagonistes et puis, surtout peut-être, parce qu'ils permettent d'être prévisible. Appartenir à un groupe, à une culture, c'est être prévisible. C'est savoir quelles seront vos actions, vos pensées, vos intentions, vos réactions dans une cadre donnée dans une situation donnée. Nous ne sommes que des conditionnels en puissance. C'est ainsi est c'est tant mieux parce que c'est plus simple comme ça.

Cependant dire que c'est simple ne veut pas dire que c'est facile. Si le rôle du professeur est simple il est difficile à jouer et à tenir. Idem pour celui de l'élève. Il est d'autant plus difficile que le rôle n'est qu'une coquille vide, il faut faire vivre, animer le personnage et cela demande un véritable investissement, sans compter qu'endosser un rôle c'est endosser la responsabilité qui va avec. Le professeur doit préparer son cours, corriger les copies, évaluer les élèves, etc.

Les choses commencent à se gâter lorsque les règles du jeu commencent à se déliter parce que les participants et cela est plus grave encore lorsque ce sont les arbitres, commencent à les détourner ou pire encore, à s'en désintéresser. Il est encore possible de cadrer la tricherie dans les règles d'un jeu et de prévoir les réactions à adopter (c'est le jeu de la justice ou de la police), mais on ne peut forcer un jouer à vouloir jouer. Même le refus de combattre est un cas limite en escrime et sa réglementation laisse toujours un arrière-goût douteux.

Nul n'est forcé de jouer un rôle ou dû moins l'est en démocratie.

Maintenant imaginer que le rôle est celui de postuler à la présidence d'un établissement public et que d'un coup d'un seul, on considère qu'une personne n'ayant pas joué le jeu puisse parfaitement y prétendre sous prétexte que les règles sont floues ou méritent d'être réécrites. C'est tout le jeu qui s'effondre alors et il est normal que tous les joueurs s'indignent: ou bien que le jeu ne soit plus le même ou bien que cette révision n'ait pas été prévue ou bien soit si tardive. Ce qui se passe alors est l'évanouissement total du jeu: enlevez les règles et ils ne restent plus rien. Ce sont dans ces circonstances que l'on voit bien ce qu'est le jeu social, et ce jeu social c'est le lien social. C'est quelque chose de très ténu, d'infime et de minime, enlevez le texte aux acteurs il ne reste plus que des gens sur une scène qui d'ailleurs n'en est plus une et qui n'ont plus rien à faire ensemble sans pour autant qu'ils disparaissent ou même que cela les affecte tant que ça. Ce sont des hommes et des femmes, mais ce ne sont plus des acteurs qui jouaient une pièce. Quelque chose a disparu, quelque chose de bougrement important, ce qui a disparu ce sont les relations, le lien, entre ces personnes.

Notre société tend doucement vers ce mal-là. Le jeu social est mis à mal, on ne veut plus jouer, on veut changer les règles, même plus tricher, non mais ne plus jouer. Les patients ne veulent plus jouer au patient, alors les médecins au médecin, les professeurs au professeur, alors les élèves à l'élève, les politiques au politique, alors les citoyens au citoyen. Le mal c'est alors l'ennuie, la lassitude. Ne rien faire. Là, pataud. Ça part à vau-l'eau, doucement, ça coule, on laisse aller et c'est tout le lien social qui finalement part avec l'eau du bain.

Alors, pour éviter le syndrome de la boite vide on change l'emballage, évidemment. C'est là qu'on ressort, qu'on exhume le bon vieux concept “d'identité nationale" pour essayer de refaire du Français. Si seulement c'était pour redessiner les règles du jeu, essayer de retaper ou de rattraper la fracture sociale, les déficits publiques, les projets communs, l'aventure collective peut-être que cela aurait du sens, mais là, tel qu'on nous la ressert l'impression est plutôt que c'est par dépit, parce qu'on n'a rien d'autre en stock alors on tire les dernières cartouches. Ce qu'il manque c'est un auteur, un scénariste, quelqu'un qui redonne du texte et du sens à la pièce.

Mais l'identité nationale, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, est un concept creux et vide s'il ne s'accompagne pas d'un dessein commun. C'est une chose de créer un jeu aux règles merveilleuses et pleine de subtilités et de justesse, mais ça se sont les philosophes et les utopistes qui le font. Ce sont des jeux de papier. S'en est une autre d'y jouer. Ça ce sont les gens comme vous et moi. Une autre encore est de convaincre les gens à y jouer, les motiver, les enthousiasmer, les emporter, les persuader, ça c'est aux politiques de le faire. C'est ce qui manque. Mais chacun son rôle. En démocratie le choix est là. Il faut l'assumer ensuite.

Je reste personnellement assez perplexe quant à la force de persuasion de l'identité nationale pour rejouer en société. Mais je ne suis qu'un simple jouer, ni plus, ni moins.

mardi 3 novembre 2009

Claude Lévi-Strauss: la disparition d'un géant

Claude Lévi-Strauss s'est éteint le 1er novembre 2009. Il disait à l'occasion de son centenaire, fêté cette année, qu'il vivait reclus du monde actuel parce qu'il ne le comprenait pas. Difficile de rester son propre contemporain et il faut croire qu'entrer dans la Pléiade c'es sortir de l'existence.

Souvent les gens s'étonnaient d'apprendre qu'il était encore parmi nous, en somme il ne fait maintenant que confirmer ce qu'ils pensaient. Mais c'est là une disparition bien triste qui tourne un chapitre dans le livre de l'Histoire et de la compréhension de l'Homme. Une figure totémique et tutélaire de la pensée, comme un repère dans le brouillard.

Déboussolés il va nous falloir reconstruire le paysage de la pensée pour trouver les mythes d'aujourd'hui en espérant qu'ils jalonneront le passé...

dimanche 1 novembre 2009

Deux manières de faire de la politique...

Dans un même journal, deux manières de réagir différemment face aux décisions du pouvoir politique.

La première est de blâmer toute critique et d'inciter à entrer dans le rang, conseil que madame Morano donne à Rama Yade, reprenant le mot de Jen-Pierre Chevènement “un ministre, ça ferme sa gueule, si ça veut l'ouvrir, ça démissionne". En soulignant au passage que la formule de Chevènement s'appliquait à lui-même et non pas pour zigouiller un collègue.

L'autre est la prise de parole de Mahmoud Vahidnia, un étudiant iranien, devant l'ayatollah Khamenei, guide suprême iranien, ce mercredi 28 octobre 2009.

Certes les situations et les conditions ne sont pas les mêmes, les réactions un peu courroucées des dirigeants seules se rejoignent. Lorsque quelqu'un vous dit que vous avez toute liberté de le critiquer cela signifie ou bien que vous êtes fasse à un masochiste qui n'en vaut pas la peine soit que vous allez passer un sale quart d'heure.

Le courage de l'étudiant frise la témérité voire le suicide mais son geste est louable au plus au moins ne serait-ce parce qu'il montre qu'il est possible encore d'avoir des idéaux sous la contrainte, ce qui est toujours de bon augure pour la Raison. Il est triste que de tels coups dans l'eau n'aient pour conséquences que le funeste destin de leurs auteurs, mais parfois, à court d'autre chose, le combat pour autrui peut prévaloir. Peut-être même le doit-il.

De l'autre cela montre par contraste la grandeur et la qualité du débat politique français actuel. La zizanie complète d'un équipage sans autre ambition que la sienne dans une embarcation qui prend l'eau de toute part avec un capitaine aveugle et colérique sans vision ni dessein. La critique va bientôt être anti patriotique et au doute répondra bientôt une Marseillaise scandée aux bruits des talons. La possible mise en examen d'un ancien président de la République scandalise cette clique sous prétexte qu'elle ébranle la grandeur de la fonction sans imaginer un instant que le scandale est qu'il soit possible que des éventuels prévenus puissent briguer de tels mandats. Le scandale n'est pas dans la fonction mais quand qui en revêt l'habit.

Peut-être faut-il attendre que la Raison ne supporte plus la pression que lui met un pouvoir qui n'en a pas pour qu'un héros, ne serait-ce que d'une heure, ose apporter sa contribution à la lumière d'un équilibre meilleur entre les Hommes et redonne un sens au mot ‘politique'. Peut-être que le lent délitement de l'édifice commun en atténue la ruine à ses occupants, peut-être. Hélas.