lundi 6 octobre 2008

Marie-Claude Lorne

À la demande d'universitaires français il m'a été demandé de ne plus faire le rapprochement entre la tragique disparition de Marie-Claude Lorne et une critique du système universitaire français et donc de supprimer le message qui se trouvait ici.

Ceux-ci m'assurent par ailleurs qu'aucun dysfonctionnement n'était à déplorer dans cette triste affaire (comme dans aucune autre par ailleurs) et que toute la lumière serait faite sur ce cas.

J'ai le cœur gros à la disparition d'une amie dont je garde un souvenir vif, pleine de vie et de projets qui avait caressé le rêve de pouvoir enfin avoir le droit de faire le métier qu'elle aimait.
Je garde d'elle le souvenir de repas à la maison et de discussions sans fin, de sa culture et de la vivacité de son esprit qui ne pouvaient laisser indifférent ainsi que son rire si communicatif.

La dernière fois que nous avons discuté ensemble elle m'avait dit avoir l'impression d'être une Don Quichotte se battant contre des moulins. Une bourrasque l'aura emportée.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Au sujet de l'état actuel de l'Université, je recommande vivement Université : la grande illusion, édité par Pierre Jourde. Et s'il fallait ne se battre que sur un front, je choisirai pour ma part celui de la sélection. Si l'on ne parvient pas à lever les tabous qui entourent cette idée, rien ne changera en profondeur.

Anonyme a dit…

Très bizarre cette bataille des universitaires français pour le contrôle de l'usage de sa mémoire...

En tout cas, nous sommes nombreux à penser comme toi

Anonyme a dit…

je n'ai jamais vu de ma vie administrative personne dont on refusait la titularisation - même quand ils étaient fous furieux.
Je suppute donc qu'il y a eu une belle dégueulasserie.
Yves Michaud

Unknown a dit…

Vous n'allez pas céder à la demande d'universitaires français anonymes, si ? "Ils" ne peuvent rien vous interdire, donc c'est de l'autocensure ? Moi j'avais trouvé le texte très bien informé, en accord avec ce que je sais et ce qu'on m'a dit (de sources que je considère sûres) sur le recrutement, et c'était important pour moi d'avoir une confirmation indépendante (sauf si nos sources étaient en fait les mêmes quelques personnes dégoutées de ce système ? je ne le crois pas). Je me disais même qu'on devrait traduire ce texte en anglais car il résumait bien la situation de la recherche et de l'enseignement en France. Que j'ai décidé de quitter--plutôt que de me suicider--

Anonyme a dit…

Permettez-moi cette remarque : l'engagement de Marie-Claude Lorne vaut bien que l'on ne cède pas aux injonctions des moulins. Bien à vous.

Anonyme a dit…

Est-il possible de trouver un moyen d'entrer en contact direct ?
Les "universitaires" qui imposent à l'auteur de ne pas faire de lien entre la disparition de MC Lorne et le fonctionnement de l'université sont des ânes et il s'agit d'un euphémisme...

Hada1y a dit…

Il y a un an, un de mes amis s'est jeté de son toit, suite à sa soutenance de thèse. Pour une guerre d'école de pensée, un des membres de son jury lui a refusé les félicitations, sur une thèse reconnue par les autres comme exceptionnelle. Il perdit alors tout espoir de qualification pour devenir Maître de conférence. Bien sûr, ce n'est pas la seule cause du suicide, il n'y a jamais une seule cause... il y a ce qui donne l'élan.

Il y a à peine un an, je me suis faite écartée du recrutement dans un laboratoire pour lequel je travaillais depuis presque 10 ans pour cause de jalousie, haine, guerre interne, vengeance dont j'ai été un dommage collatéral. Ma compétence, elle, n'a jamais été contestée.

Les personnes qui me soutenaient ont fait appel à la décision. Le Président d'université a annulé le recrutement. Lors de la deuxième commission, j'ai été également écartée : la commission ne pouvait se dédire sans perdre la face.

Des histoires de ce type, tous les laboratoires se les racontent. La violence institutionnelle pratiquée par l'université au moment des recrutement rendrait jaloux le système le plus ultra-libérale.

Anonyme a dit…

Cette affaire est terrible et je suis atterré de voir que des universitaires osent vous interdire de faire le lien entre la mort de Mme Lorne et la violence trop ordinaire - même si elle est souvent "symbolique", comme on dit - de notre système universitaire et de recherche. Va t-on encore une fois nous parler d'un cas "très particulier" et réduire le problème à un niveau individuel? Je me demande si nous sortirons un jour de ce qui ressemble fort à une lâcheté collective, permettant au système de continuer à broyer régulièrement des individus brillants, qui s'acharnent à aimer leur métier malgré tout.

VV a dit…

C'est déplorable et encore vous n'avez pas accès à SLR débat...

la lachété y est très représentée...

denegan a dit…

Mars 2011: le rapport: http://www.educpros.fr/detail-article/h/416bdfb93e/a/confidentiel-valerie-pecresse-cree-une-mission-suite-au-deces-d-un-enseignant-chercheur.html