lundi 11 mai 2009

Panthéon des grands films: “Dead Birds" de Robert Gardner

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Au Panthéon des grands films, il faut indéniablement inclure Dead Birds de Robert Gardner de 1964.

Ce qu'il y a de fascinant lorsqu'on commence à réfléchir sur des problèmes qui préoccupent l'humain c'est qu'on le fait de manière abstraite comme si ces problèmes pouvaient être appréhendés en eux-mêmes et pour eux-mêmes indépendamment de tout contexte et de tout particularisme en faisant abstraction des différences de chacun et des points de vue.
C'est méthode est évidemment critiquée au prétexte qu'elle s'intéresse à des sujets qui ne sont pas ceux que l'on rencontre dans ce monde là, que l'univers du philosophe est étranger de celui de l'expérience.

Or lorsque le travail est bien fait, le sujet traité de manière abstrait est un noyau qui rend compte de toutes les accidents qu'il peut supporter, de tous les contextes et de toutes les manières de l'appréhender. L'abstraction tend à l'essence des choses et non pas juste à les dépouiller de contingence jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Y parvenir est rare et difficile, mais lorsqu'on y arrive le résultat est stupéfiant de force, de puissance et l'intelligence. Dead Birds est ainsi.

“Dead Birds" parce que l'Homme, nous raconte la légende, est comme l'oiseau, il meurt. Ce film qui relate l'existence de “primitifs" d'un autre âge et d'un autre monde, montre l'essence même de l'homme. Ses menues actions, il s'habille, il mange, il danse, il boit à la rivière, il crie, il pleure, il se bat, il meurt.

Ces Hommes là sont les Hommes et nous comprenons que c'est de nous dont on parle. Il y a là une violence terrible et terrifiante de se retrouver devant un miroir et de découvrir que l'existence est tout autant dure que belle, et qu'ici ou là bas, maintenant ou en un autre temps, l'Homme reste Homme, quelque soit les différences qu'il veut voir chez son prochain, quelque soit la manière de le dire, de le porter, de le chanter ou de s'amuser.

Robert Gardner nous montre cela avec évidence dans un film magistral et beau.

À voir absolument.

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