dimanche 4 mai 2008

Notes sur le rythme au cinéma.

Le cinéma c'est du mouvement. Le mouvement c'est une succession, la succession c'est la périodicité, la périodicité c'est le rythme.

Qu'est-ce que le rythme? Le rythme c'est une succession de phénomènes. Mais cette définition est trop large, elle permet de comprendre absolument tout, même un singleton à un rythme. Certains rythmes à ce compte sont totalement dénués de signification. Une lampe peut grésiller, un cœur battre, la coque d'un navire craquer sous le balancement des vagues, mais ces phénomènes ne disent rien, ils ne signifient rien. La nature, au sens large et globale à un rythme car tout à un rythme.

Mais certains rythmes disent quelque chose, ils sont signifiants. Une lampe peut s'allumer et s'éteindre pour indiquer que la voiture va tourner, qu'il y a un malade à bord, que c'est le moment d'attaquer. Un grésillement peut être un message ou bien ce peut-être une valse.

Qui dit signification dit agencement et qui dit agencement dit ordre et proportion. Un éclat est plus long ou plus court qu'un autre, une succession est plus lente pour plus rapide qu'une autre, un accent plus fort ou plus faible qu'un autre. Il faut un étalon donc, un repère, une structure.

Le rythme implique le temps, la mesure mais aussi la distinction, il s'agit d'accélérer, de marquer, de précipiter, de retenir, ralentir, scander le rythme, tout cela par rapport à la mesure.

Le rythme est ce qui donne du relief, l'accent, la vitesse, la prestance déterminer le sentiment d'une phrase, une mélodie et donne corps au sens.

Le rythme implique un déroulement, un déploiement, un enchaînement, des articulations, des motifs, des moments, des mouvements, une évolution.

Mais le rythme n'est pas uniquement temporel, il a besoin de dimension mais cette dimension peut-être n'importe laquelle: temporelle, spatiale, événementielle, social, politique, cognitive, biologique...

Mais ce ne sont là que des dimensions caractéristiques du rythme qui ne rendent pas compte, du moins suffisamment compte du rythme au cinéma. Il faut comprendre le rythme de l'image, ses masses, formes et dynamiques picturales, mais aussi l'inter-image, la succession d'une image à l'autre, d'agencement des séquences entre elles, de leurs formes, contenus, rôles, plus le texte, la musique, le son et les bruits, mais encore l'harmonie générale, le sens du film, tout cela mêlé et mixé en un support unique.

Il me semble que c'est une erreur d'employer le rythme musical, théâtral, linguistique, pictural et tout autre rythme en général pour analyser et expliquer le rythme cinématographique. Il me semble par exemple que l'attention, au sens cognitif du terme, n'est pas la même visuellement qu'auditivement mais que le cinéma doit conscillier les deux et cette multimodalité ou intermodalité oblige à réfléchir un peu plus longuement à la question.

Je ne fais ici que lever le problème, j'espère arriver à le résoudre par la suite.

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