dimanche 24 février 2008

OGM: bien ou mal?

Faut-il craindre les OGM et autres manipulations du génome? Le clonage est-il dérive? Est-ce nécessaire, inévitable ou à bannir?

Ces questions sont d'actualité et leur trouver une réponse est l'un des enjeux de notre époque.

Certains rejettent les OGM au nom de l'écologie. Cela pose la question de ce qui est écologique ou non. Je ne suis pas certain que beaucoup des espèces élevées de nos jours soient réellement naturelles. Une bonne partie d'en elles proviennent en effet de croisements provoqués par l'Homme dans le but l'optimiser certaines qualités, que ce soit la quantité de lait, de viande, la vitesse ou la robustesse de l'animal. Ces pratiques sont autant de modifications des espèces, en particulier génétiquement. Le fait d'apprivoiser et d'élever des espèces appartient également au répertoire des modifications. Modifier un comportement de sorte que l'espèce y réponde de manière spontanée forme certainement une modification génétique importante.

Ce qui effraie dans les OGM c'est le fait que l'Homme soit maintenant en mesure d'agir directement sur le génome et non plus simplement indirectement par le biais de la sélection ou de la reproduction. En somme au lieu d'atteindre une nouvelle mutation d'une espace en une ou plusieurs génération il devient possible de “commencer" une nouvelle mutation dès son premier organisme ou presque. À défaut d'être un Créateur ex nihilo, l'Homme est une artisan passé maître dans le façonnage et le modelage de ce qui lui tombe entre les mains.

Les modifications que l'Homme a fait subir à la nature ne sont pas moindre et la nature telle que nous la connaissons actuellement, au XXIe siècle, n'a plus grand chose à voir avec celle de nos ancêtres et aïeux. Le jardin d'Eden n'en retrouverait plus ses graines.

Est-ce bien? Est-ce mal?

La plus part des progrès de la médecine, pour ne pas dire leur totalité, provient de pratiques de changements génétiques. Les changements de comportements, de pratiques, les médicaments et autres traitements ont profondément bouleversés l'organisme humain, avec pour conséquences d'augmenter sensiblement l'espérance de vie, le niveau de condition physique, la résistances au virus, bactéries et autres. De nouvelles maladies ont également fait leur apparition. Sont-elles dues simplement à l'allongement de la période de vie (peut-être que l'organisme humain n'est pas fait pour vivre aussi vieux) ou bien à la résistance à d'autres maladies maintenant devenues secondaires ou bien encore sont-elles apparues à cause de ces modifications? Qu'importe en somme, il s'agit non pas de savoir “pourquoi", genre de question qui n'avance pas très loin, mais à comprendre “comment" pour, en particulier, savoir agir et interagir avec.

Les prouesses techniques, technologiques et la facilité de pouvoir y avoir accès tant intellectuellement que matériellement, ouvrent la voie à de possible docteurs Folamour avides de curiosité ou d'intentions moins nobles, capable de concocter quelques bombes génétiques dont les conséquences pourraient être négatives, pour ne pas dire néfastes.

Mais rien ne sert de s'apitoyer sur notre sort, pour la simple raison que nous ne savons pas ce qu'il est mais, et c'est ce qui me paraît plus délicat, nous ne savons pas vraiment ce que nous voudrions qu'il soit.

Il se trouvera toujours une secte pour nous dire que l'Homme est en fait sur Terre pour faire le ménage et que c'est le mal incarné. D'autres soutiendront qu'au contraire il est là pour préserver ce qui s'y trouve. Certains voudront défendre un progrès, d'autre le combattre et les arguments seront autant de fers croisés dans le vide, sans aucun échos car sans direction. Ce qu'il nous faut ce ne sont pas des opinions mais des idées.

Descartes écrivait que l'Homme était comme maître et possesseur de la Nature. On peut donner le sens que l'on veut à cette phrase tant qu'on n'omet pas le “comme". Mais Descartes donnait des perspectives à ces propos. Si l'agissait de connaître la Nature, de la comprendre, de l'examiner.

Que voulons nous faire de la Nature, nous, c'est-à-dire nous autres Homme du XXIième siècle. Rien de sert de s'appuyer sur Descartes pour y trouver la réponse, son présent n'était pas le notre, et fuir ne sert à rien, ce qu'il faut c'est vivre avec son temps et se confronter à notre époque.

La vague verte écologique qui submerge la Terre depuis quelques années semble au moins vouloir poser la question. Le temps de chevaliers Cousteau ou Dumont sont révolus. Ceux-là se battaient épée au clair pour les générations futures. Les discours écologiques actuels sont beaucoup moins évidents. Sauver la planète, très bien, mais pour qui, pour quoi? On ne retrouve plus cette idée des générations futures, on retrouve plus une préoccupation à très court terme qui ressemble plus "qu'est-ce que je ferais de ma voiture quand je serais à la retraite s'il n'y a plus de pétrole". Est-ce mieux ou pas je n'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que tout cela manque gravement de perspectives et d'ambition et donc d'écho et de crédibilité.

Qu'est ce que l'écologie? Quel sens donner à ce mot, à ce terme, mais non pas de manière absolue, non pas au sens du dictionnaire mais au sens vernaculaire contemporain. L'Homme a-t-il ou non la responsabilité de la Terre, de la Nature ou même de ses actes? C'est à cela qu'il convient de répondre.

Au lieu de corbeaux piaffants sur des airs graves, c'est un Descartes qu'il nous faut, mais un vrai, un bon, un Descartes quoi.

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