jeudi 28 février 2008

La politique n'est pas une science.

Le pouvoir d'achat a-t-il ou non baissé? Querelle de chiffres. Mais les chiffres ne régleront rien à la politique. La question n'est pas de savoir si la plaquette de beurre a augmenté de 15% ou 40%, le problème est d'une part qu'il ait augmenté et d'autre part que l'opinion publique ait l'impression qu'il ait augmenté. La différence entre l'arithmétique et la politique est que l'impression ne fausse les chiffres que dans la seconde. Relisez Machiavel, son conseil au politique est simple: faites peu et promettrez beaucoup. Mais il faudrait tout de même pas oublier qu'une impression se base quand même sur quelque chose. Ne rien faire du tout ne fera jamais une bonne promesse...

Or l'impression est là et bien là, le coût de la vie à augmenté en France. Alors évidemment on peut disserter beaucoup sur ce qu'est le coût de la vie. Mais peut suffit. Il suffit d'aller à la boulangerie ou acheter une plaquette de beurre pour voir que les prix sont plus élevés. Mais par rapport à quoi? Par rapport à l'impression que l'on avait de pouvoir se les payer.
Alors évidemment tout cela est éminemment subjectif et ce qui influe peut-être le plus dans ce domaine est non pas l'impression diachronique c'est-à-dire l'évolution de son propre pouvoir d'achat dans le temps, mais synchronique, par rapport au pouvoir d'achat des autres. Les riches donnent l'impression d'être plus riches et les pauvres moins pauvres ou du moins plus soutenus, en particulier avec l'augmentation du SMIC. L'idée insupportable pour un citoyen est de croire qu'il évolue plus vers le bas que vers le haut, plus vers la pauvreté que vers la richesse. C'est cela le plus insupportable.

Ne cherchez pas à justifier cela ou d'y trouver une raison. C'est comme ça et ce que doit faire le politique c'est inverser cette impression. Inverser cette impression ne veut pas nécessairement faire que les raisons changent mais que ce sentiment change. Un leader est celui qui sait redonner confiance en ses hommes alors que la situation est critique.

Le travail de leader est compliqué. Il faut que le leader s'efface derrière ses hommes qui ne pense à lui qu'après avoir pensé à eux, qui ne montre ni ses failles ni ses faiblesses mais qu'il donne l'impression qu'il est ce que fait le groupe, sa synthèse en somme. Cela demande de l'abnégation, du calcul et beaucoup de travail, en particulier d'attention, mais aussi de modestie et de clarté. Donner un but au groupe de sorte que le groupe est l'impression que cela vient de lui et que ça le lui est révélé par son leader, et alors seulement le groupe ira et réussira. L'impression est tout et c'est le plus difficile.

C'est clair, c'est simple mais difficile.

Le moral des Français aujourd'hui est encore au plus bas....

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